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N° 20/30 | Soyons Chauvin ! Un prix Nobel en AuRA

La chimie est le secteur industriel phare de la région lyonnaise. Une tradition de longue date, qui a produit plusieurs générations de chimistes d’exception, à l’image d’Yves Chauvin, prix Nobel de chimie en 2005, ou d’Hélène Olivier-Bourbigou, prix Irène Joliot-Curie en 2014. Portraits.

Yves Chauvin, un nobélisé modeste

Yves Chauvin (1930-2015) n’aimait pas les honneurs et la notoriété. Alors Directeur de recherche émérite au Laboratoire de chimie organométallique de surface (CNRS/CPE Lyon), il a été bien embarrassé, le 5 octobre 2005, par l’annonce de son prix Nobel de chimie, obtenu avec Richard R. Schrock et Robert H. Grubbs, pour une découverte faite 34 ans auparavant. C’est en effet en 1971 que l’ingénieur de l’ESCIL (École supérieure de chimie, physique, électronique de Lyon) et chercheur à l’IFPEN était parvenu à développer la “méthode de la métathèse en synthèse organique”. Ce procédé de catalyse, qui permet d’extraire en une seule opération le propylène à partir de l’éthylène issu du pétrole, est aujourd’hui utilisé au quotidien dans l’industrie chimique, essentiellement dans le développement de produits pharmaceutiques et de matériaux plastiques sophistiqués. À la croisée de la recherche fondamentale et de l’application industrielle, les centres d’intérêt d’Yves Chauvin font de lui un chercheur atypique. Une des raisons qui explique sa surprise lors de l’annonce de l’attribution du prix Nobel !

Hélène Olivier-Bourbigou, l’élève d’Yves Chauvin

Chimiste brillant, Yves Chauvin a aussi su transmettre sa passion à ses élèves. Il dirigea en effet plusieurs thèses, dont celle d’Hélène Olivier-Bourbigou. Également chercheure à l’IFP Energies Nouvelles (IFPEN) de Lyon où elle dirige le département de catalyse moléculaire, Hélène Olivier-Bourbigou travaille sur la conception de catalyseurs performants, pour une chimie durable et compétitive. Son ambition ? Réduire l’impact environnemental des procédés et de transformer des matières premières renouvelables en molécules pour la chimie. Auteure de 95 publications et d’une centaine de brevets, qui ont conduit à des avancées majeures en catalyse, elle est récompensée en 2014, par le prix Irène Joliot-Curie, dans la catégorie Femme scientifique de l’année.

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