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N° 09/30 | Dis CIRI, il est où le SARS-Cov-2 ?

Confrontée à la crise sanitaire mondiale actuelle, la recherche se mobilise dans une véritable course contre-la-montre. Une course contre-la-montre qui a démarré très tôt à Lyon, dès janvier 2020, notamment au sein du Centre international de recherche en infectiologie (CIRI).

Le virus isolé chez les premiers malades

L’équipe du laboratoire de virologie et pathologie humaine VirPath du CIRI s’intéresse aux virus respiratoires. Elle avait notamment acquis en 2013 un important savoir-faire en travaillant sur le MERS-CoV identifié au Moyen-Orient. Fort de cette expertise, le laboratoire s’est donc naturellement mobilisé contre la COVID-19. Dès le tout début de l’année 2020, ses chercheurs sont parvenus à isoler le virus SARS-Cov-2 à partir d’échantillons prélevés sur les premiers malades infectés, des touristes venus de Chine soignés à l’Hôpital Bichat. Ils ont ainsi pu caractériser les souches du nouveau coronavirus, puis réaliser les toutes premières images du virus par microscopie électronique à transmission, afin de mieux déterminer comment le SARS-Cov-2 se multiplie dans l’épithélium respiratoire (c’est-à-dire dans la couche superficielle des voies respiratoires) et comment il interagit avec les cellules hôtes.

À la recherche d’un traitement contre la COVID-19

Depuis, les chercheurs participent à la lutte contre l’épidémie. Ils ont adopté une stratégie innovante pour déboucher sur un traitement du virus : le repositionnement de médicaments. De quoi parle-t-on ? Il s’agit de tester sur la COVID-19 l’efficacité de médicaments utilisés dans le traitement d’autres maladies. Le repositionnement de médicaments permet de gagner un temps précieux pour le développement de traitements efficaces. Cette recherche se déroule en trois phases : in silico (l’identification de molécules candidates par ordinateur), in vitro (les molécules sont testées sur un modèle de culture d’épithélium respiratoire humain) et in vivo (une évaluation chez des patients atteints par la COVID-19). Ce travail a conduit le VirPath à intégrer l’initiative CARE (Corona Accelerated R&D in Europe), qui a déjà permis de sélectionner des anticorps neutralisants très prometteurs…

Une recherche sur la mémoire immunitaire

Les anticorps neutralisants, parlons-en ! Une autre équipe du CIRI a ainsi démontré une corrélation entre la gravité de la COVID-19 et la quantité d’anticorps neutralisants, qui sont essentiels pour éliminer les agents infectieux. Les chercheurs s’intéressent en particulier à la persistance de ces anticorps dans la durée, notamment chez les patients asymptomatiques. Ces travaux sont complémentaires à ceux du VirPath qui recherchent un traitement contre la COVID-19, puisqu’ils concernent plutôt la mise au point de vaccin. Ils se focalisent en effet sur la mémoire immunitaire, cette capacité de l’organisme à réagir plus vite et plus efficacement contre un antigène (une molécule qui déclenche les défenses immunitaires) auquel il a déjà été confronté.

Pour aller plus loin : Un reportage au cœur du Centre International de Recherche en Infectiologie de Lyon (CIRI) : Quelles molécules contre SARS-CoV-2 ? | Reportage CNRS – YouTube

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